Hey les amis,

Lors de mon arrivée en Albanie le vendredi 11 novembre il pleuvait beaucoup, beaucoup ! =(

Mais j’ai eu de la chance de rencontrer Santos qui m’a accueilli chez lui avec sa famille à Lezhe. Dès le premier soir, je suis allé boire un café avec ses amis dans un bar en ville. Sonald, un de ses amis parle très bien anglais.

Auparavant j’avais passé quelques jours sous la pluie et dans le froid, me retrouver au chaud, discuter et rire m’a fait beaucoup de bien ! Tellement que je suis resté trois jours chez Santos, la météo ne s’améliorant pas.

J’ai ensuite été accueilli chez les parents de Sonald, toujours à Lezhe.

En parlant avec de jeunes Albanais je me suis rendu compte qu’ils connaissent très bien l’histoire de leur pays. Ils m’ont exprimé ceci : « l’Albanie est le plus vieux pays d’Europe », « Les ottomans nous ont convertis à l’Islam », « Nos parents ont connu le communisme », « La corruption est partout », « Il n’y a pas de travail »… Ils sont attachés à leur pays et ils sont conscients que cette histoire n’est pas finie. J’ai aussi ressenti une grande fierté d’être Albanais ainsi qu’une joie de vivre qui dépasse la situation politique et économique actuelle.

Pour que vous compreniez un peu mieux cette histoire, je vais vous en faire un résumé. Si vous voulez une version complète « Go google ! » et si vous voulez en comprendre les subtilités « Go Albania ! ».

Les premières traces de présence humaine datent de 100 000 ans av. J.-C. Des traces plus importantes datent de 10 000 ans av. J.-C montrant des civilisations pastorales et agricoles maîtrisant le tissage, la poterie puis à partir de 5 000 ans av. J.-C le bronze. Cette population nommée « Illyriens » se développa rapidement et occupait un plus grand territoire que l’Albanie actuelle. Ils subirent de nombreuses dominations jusqu’à l’invasion turque à la fin IXe siècle. Le héros national Skanderberg contra cette offensive entre 1448 et 1478, mais l’Empire ottoman finit par s’imposer. Les Ottomans ont converti à l’Islam beaucoup de familles albanaises lors de ces 200 années de guerre et 500 années de domination. En 1912 l’indépendance est déclarée après que les Turcs aient perdu le contrôle des régions montagneuses et la naissance d’un sentiment nationaliste. Lors de la Première Guerre mondiale, l’Albanie fut occupée par la France, l’Italie  et l’Autriche. Entre les deux guerres mondiales, il y a eu beaucoup d’incertitude politique et l’Albanie s’est rapprochée de l’Italie qui finit par l’occuper lors de la Seconde Guerre mondiale en plus des forces allemandes. De nombreux mouvements communistes staliniens s’organisent, Enver Hoxha est proclamé en 1946 et la dictature perdura jusqu’à la révolution menée par des étudiants en 1991. Depuis le pays lutte contre la corruption et le crime organisé ce qui explique que l’économie est encore très faible. Le salaire minimum est aujourd’hui de 100€ / mois, le taux de chômage est de 17% et l’Albanie a été déclarée candidat à l’Union européenne en 2014.

Sonald, 20 ans et de beaux projets en tête !

Sonald, étudie l’anglais à l’université et compte continuer avec une formation en business. Mais en parallèle il a un rêve, celui de cultiver des plantes médicinales sur les terres de ses parents. Il aime profondément son pays, la nature et ne va donc utiliser aucun engrais ou pesticide pour produire des plantes de haute qualité. C’est trop bien !! En opposition, ses concurrents récupèrent les plantes dans la nature sans se soucier de leur impact et de la qualité du produit.

Sonald a les pieds sur terre !!

Il est aidé par sa sœur qui s’occupe du côté financier, il a des partenaires et prévoit d’ouvrir deux points de vente à partir de mai ! Il va commencer par vendre de l’Origan qu’il va planter au printemps.

Je suis épaté par sa détermination et j’aurais aimé suivre un peu plus longtemps son projet. Mais Sonald m’a expliqué que l’environnement en Albanie lié à la forte corruption fait qu’il faut protéger son idée ! Oh mince il n’est pas encore possible de prévoir le développement de son projet en collaboratif (brainstorming, team project, co-working, crowfounding …). Pour l’instant il n’est donc pas encore possible de communiquer sur son projet, mais dès qu’il se lance, on le supporte à fond, il a beaucoup de potentiel ! =)

Merci aux parents de Sonald ! « Une glacière, du pain, de l’eau et on va à la plage bras dans les bras !»

Pashké et Pasket ne parlent pas anglais, mais nous avons partagez cependant beaucoup de choses. Et oui la communication ne passe pas que par la parole, mais aussi par les gestes, l’intonation de voix et les expressions du visage !

Ils ont fait des études universitaires et je ressens en eux un regard avisé envers leur pays. Ils ont tous les deux 57 ans, la maman travaille encore et le papa s’occupe des animaux, du jardin et de la maison. Leur vie est élémentaire, malgré 16 ans d’université et trente ans d’expérience la maman ne gagne que 400 euros en tant que responsable financière… Il n’y a pas de chauffage dans la maison, juste un radiateur d’appoint dans la cuisine, l’eau n’est pas potable, l’alimentation en électricité est très mauvaise… Ils m’ont toutefois dit qu’ils avaient un niveau de vie confortable, il faut savoir qu’à la campagne de nombreuses familles n’arrivent pas à bien manger … On est en Europe !!!?

Ils sont cependant heureux de ce qu’ils ont et savent apprécier les petites choses du quotidien.  « The Albanian life is difficult but together we are happy ! »

Ils me préparent de merveilleux plats, on cueille les agrumes dans le jardin, on s’occupe des poules et des poussins… Avec le papa on est allé deux fois se balader à vélo dans la lagune et jusqu’à la mer, il m’a parlé de son pays avec tant d’amour, toujours le sourire aux lèvres ! Merci à lui c’était magnifique ! Un soir  je leur ai posé des questions existentielles (merci Google traduction !) ; Est-ce que vous êtes heureux ? Vous aimez vous autant que lors de votre rencontre ? Quels sont vos moments de détente ? Comment vous amusez-vous ? (La réponse est la citation un peu plus haut à propos d’une glacière) Qu’est-ce qui est le plus important dans votre vie ? Que souhaitez-vous à vos enfants ? Ce fut une soirée très intense, on s’est regardé dans le fond des yeux et on a beaucoup ri ! La barrière de la langue nous a poussés à aller à l’essentiel, à ce qui compte le plus et à l’exprimer avec tout son corps, pas seulement par de longs discours qui peuvent se focaliser sur les détails.

Désolé je préfère garder le contenu de notre échange pour moi, mais je vous souhaite de passer d’aussi beaux moments avec vos proches comme avec des inconnues ! =)

Le lâcher prise !

Depuis mon départ de France, je lis le livre « Bouddha mode d’emploi pour une révolution intérieure » de Jack Kornflied. Lors de ces deux semaine de repos, j’ai volontairement ralenti le rythme de mes journées ! On a tous tendance (moi le premier !) à avoir plein de projets en tête, d’être dans l’action et de ne regarder que vers l’avenir. Mais le moment présent ? Ce sont les symptômes de notre société de consommation qui nous poussent à travailler pour acheter plus ! À une échelle personnelle, cela peut provoquer un mal être, une perte de sens, un manque de confiance, des symptômes physiques et des dépressions.

La Psychologie bouddhiste explique que la douleur est inévitable, mais que la souffrance n’est que le résultat de notre réponse émotionnelle. Pour diminuer notre souffrance, il faut lâcher prise ! « Ils ont envahi le Tibet, détruit nos temples, brûlé nos textes sacrés, ruiné nos communautés et nous ont enlevé notre liberté. Ils ont pris tellement de choses. Pourquoi devrais-je les laisser prendre aussi la paix de mon esprit ? » Réponse du Dalaï-Lama à un journaliste au sujet des communistes chinois.

Posez-vous dans un endroit paisible, pensez aux choses qui vous font souffrir, acceptez avec compassion que vous en êtes en colère, triste ou que vous avez peur. Interrogez-vous sur la raison de ces sentiments et demandez-vous : « Est-ce qu’il ne serait pas temps de laisser tomber tout cela ? ». Pour finir, répétez « Lâche prise, lâche prise. ».

J’ai essayé de pratiquer ceci, ma famille albanaise m’a beaucoup aidée à apprécier la beauté de la nature qui nous entoure. Je n’ai pas eu de révélation ! =) Mais se sentir un peu plus dans le moment présent sans jugement, fait du bien ! Je pense ainsi que pour réussir un projet ambitieux, difficile, novateur, il ne faut pas du courage, mais du lâcher prise, prendre les choses avec philosophie et sans s’y attacher !

Revenons au moment présent ! J’ai passé deux semaines chaleureuses et remplies de simplicité ! Merci à toute la famille !

Un hiver dans les Balkans

J’avais prévu d’atteindre Istanbul en vélo avant l’hiver, mais il fait déjà trop froid et il pleut assez souvent. J’ai donc passé cette dernière semaine à chercher des hébergements et des projets à suivre en Albanie, en Grèce et à Istanbul. Mon idée est de rester un mois à un endroit et de voyager entre mes hébergements soit en car soit en vélo s’il fait beau. J’abandonne donc provisoirement l’itinérance à vélo pour privilégier des rencontres plus approfondies dans certains lieux.

Moins de vélo, mais plein de projets !

Le vélo me manque déjà et je sens qu’il faut que je trouve des projets pour m’occuper. Je recherche donc des artisans, des entrepreneurs sociaux et/ou écologiques, des associations, des lieux de création collaborative, des ateliers de bricolage, des imprimantes 3D… J’espère acquérir de nombreuses expériences pendant les quatre mois à venir et partager avec vous des projets extraordinaires ! J’ai déjà quelques pistes, comme une personne qui fabrique des vélos en bambou à Thessalonique en Grèce …